Sa médaille d’argent ne fut pas obtenue dans une discipline banale. Elle a été acquise dans l’un des marathons les plus célèbres de l’histoire : celui de Rome, en 1960.
En effet, ce jour-là, de l’avis des connaisseurs de l’époque, tous les éléments : lieu, temps, lumière concouraient à faire de ce marathon de Rome l’un des plus grands. Grand, ce marathon le fut, non seulement par l’environnement (Capitole, forums, Thermes, catacombes, etc.), mais aussi et surtout par l’avènement de deux grands athlètes africains : l’extraordinaire Abebe Bikila, le vainqueur aux pieds nus et Abdeslam Radi, le second et médaillé d’argent. Les deux coureurs ont animé, à eux seul, les 42,195 km de parcours, en lâchant les athlètes prestigieux de l’époque : le français Alain Mimoun, l’Anglais Kilby, le Russe Pojov, le Néo-Zélandais Maggee et le Belge Van Den Driessche. Les deux athlètes africains ont réalisé des performances exceptionnelles pour l’époque (2h15’16 pour Bikila et 2h15’17 pour Radi, soit 19 km à l’heure).
Longtemps, jusqu’en 1983, cette médaille sera le seul titre de gloire du sport marocain.
Natif de Taounate, Abdeslam Radi a été recruté par l’armée française au temps du protectorat et a montré de grandes qualités sportives, notamment en athlétisme. C’est ainsi qu’il a remporté plusieurs championnats militaires de course de fond (5000 et 10000 m) ponctués par des médailles d’or aux cross des nations à Saint-Sébastien (Espagne) en 1958 et à Glasgow (Ecosse) en 1959.
Malgré tous ses exploits, il sera longtemps oublié par les instances fédérales, avant qu’il ne vienne mendier un billet pour effectuer un pèlerinage à la Mecque. C’est une honte pour un pays qui se targue d’être un pays sportif.
Radi est décédé à Fès, à l’âge de 77 ans, le Mercredi 4 octobre 2000.